|
Delphi spin-off - 9 Février 2006 |
Cet après midi, Alain CLAPAUD, journaliste de 01-réseaux m'a envoyé un e-mail me demandant de le rappeler: il souaitait mon avis au sujet du spin-off de Delphi. J'ai donc commencé par aller sur Delphi Community qui faisait effectivement mention d'un article du 8 Février 2006 de David
INTERSIMMONE indiquant que BORLAND envisageait de séparer les produits de développement (Delphi, Java, etc) dans une première société et les produits ALM (outils logiciels, cycle de vie) dans une autre.
Puis j'ai rappelé Alain CLAPAUD pour lui faire part de mon avis. Il m'a dit qu'il publierait un article sur la déclaration de David INTERSIMMONE dans le prochain numéro du magazine, début Mars.
Voici, d'après mes souvenirs, la conversation : | pensez vous que la communauté Delphi sera ébranlée par la création de cette société séparée |
| tout d'abord, la scission n'est pas effective, et la société qui reprendrait les produits de Développement n'a pas encore été dénichée. Dale
FULLER avait bien annoncé en 2001 une fusion BORLAND / COREL DRAW qui ne se matérialisa jamais. Quant aux ébranlements, cela fait 15 ans que nous les connaissons. Sur le bien-fondé de cette séparation, elle fut évoquée dans des mails US
en Juillet "Robert COATES and Delphi, et donc l'annonce de David INTERSIMMONE n'est pas une révélation. BORLAND a cycliquement eu des vélléités vers des produits "upper
management". Nous avons connu INPRISE avec Golden Gate, puis, depuis deux ou trois ans ALM. Je me félicite de l'arrivée dans l'environnement Delphi de produits UML, Design Pattern, Refactoring. J'ai fait une
présentation à la conférence BORCON 2004 sur le sujet, et ai publié plusieurs articles dans ce
domaine. Les téléchargements quotidiens de ces présentations, tutoriaux et codes, ainsi que la fréquentation des
formations UML me
démontrent que ces outils d'architecture sont utilisés et intéressent les développeurs. Mais des produits destinés uniquement aux "administrateurs informatique" n'ont jamais eu ma préférence. En conclusion, la séparation
serait donc plutôt une bonne nouvelle. Laissons les administrateurs administrer et les développeurs développer. Pour paraphraser Francis BLANCHE: "Crishna, la guerre, et Vichnou la paix".
A condition que la nouvelle société se constitue et continue à faire évoluer les produits. Ainsi, Delphi 2006 est à nouveau une "bonne version", alors que j'avais évité Delphi 7 et Delphi 8. Mais au-delà du développement
d'outils, c'est surtout au niveau marketing que Delphi a souffert. C'est là qu'il faudrait un "pur marketing", comme un KAHN ou un GASSEE. Il y aura, inévitablement, quelques angoisses, et les plus frileux, les
"administrateurs informatique" entre autre, pousseront plutôt vers Microsoft et Oracle que vers Delphi et Interbase. Mais ce n'est pas nouveau. De plus, rien ne sert de se cacher sous les jupes du leader, la
loi d'airin du coût de développement débusquera tôt ou tard les faux-jetons. Voyez le Canard (6 avril 2005) sur l'informatisation du ministère des finances. Je peux encore citer la GPAO dans l'horlogerie de
luxe Suisse où NAVISION ne brille pas face à des projets Delphi. De quoi donner à réfléchir à ceux qui songent à passer de Delphi à Oracle ou autre Forte ... En résumé, pour développer en Delphi, il faut avoir les épaules larges.
Pour aller du point A au point B, je peux utiliser Java, C++, C#, ou même Prolog, Visual Basic, Forth, Alphard, Camel, que sais-je. Mais en Delphi cela me coûtera moins cher. Développement plus rapide, code plus
maintenable. Ca je le sais, mais il faut que j'aie assez de poids pour convaincre ceux qui souhaitent travailler avec moi. | |
mais la plupart des outils de développement vont vers une intègration d'ateliers logiciels de plus en plus imposants | |
j'ai eu plusieurs stagiaires m'expliquant que leur sociétés commençaient à délaisser les outils Rational Rose compte tenu du prix exorbitant des licences au regard de leur utilisation effective.
Nous utilisons ici les techniques d'analyse et conception objet avec UML, mais des outils graphique simples suffisent à mon avis. De plus Delphi 2006 intègre TOGETHER, bien mieux que ne le faisait Delphi 2005. Je ne pense pas
qu'il faille surcharger un environnement de développement avec une gangue administrative. Et dans ces outils il y énormément de gonflette: dessiner les diagrammes de classe à partir de sources, facile. Mais un outil qui
trouverait les design pattern à partir des sources d'une application non triviale reste à inventer. | |
pensez vous que la "future société Delphi" devrait se diriger vers l'Open Source, similaire à Eclipse | |
j'ai un mauvais souvenir de l'aventure Kylix. Certes, certains produits Open Source connaissent un succès grandissant. Firebird, à ma grande surprise, est en train de dépasser MySql sur la plateforme C#, et c'est
pourquoi je suis en train de basculer vers Firebird . Mais pour le compilateur et l'IDE, je ne suis pas convaincu que les sources
soient la panacée. Je l'ai compris avec les produits Turbo Power: au début, j'achetais tous les outils Blaise et Turbo Power, et passais des semaines à les analyser. Quelles mines d'informations, de techniques. Mais lorsque la
taille des sources a dépassé les 10.000 ou 20.000 lignes, j'ai peu à peu arrêté. J'avais regardé Minix, mais n'ai pas regardé les sources Linux actuels. Une exploration trop coûteuse pour un bénéfice industriel trop
maigre. Nous pouvons aussi citer le compilateur GC++ dont la maintenance à travers le temps semble causer bien du souci à ses utilisateurs. Le plongeon, pour quelques dévelopeurs hyper-spécialisés dans telle ou telle
partie des sources pour localiser des bugs est dans l'abstrait une bonne chose pour le produit, mais l'Open Source complet, avec une chute des revenus correspondante, me semble un chemin risqué. Payer quelques
centaines d'euros pour mon outil que j'utilise tous les jours ne paraît pas une catastrophe. Je n'ai pas besoin qu'il soit gratuit, et ne souhaite pas payer 4.000 ou 5.000 euros. "Delphi Corp" : continuez à développer et gérer
le produit, et nous ne serons que trop heureux de payer un prix raisonnable. |
En résumé, si les gens d'ALM souhaitent faire chambre à part, eh bien, bon
voyage. Pour ne pas dire "good riddance". Et surtout qu'ils n'oublient pas d'embarquer l'équipe marketing Française avec eux. On peut même rêver d'un nouveau chef de produit qui comprendrait que pour voir des livres, des
articles, des tutoriaux, il faut fournir des informations. Voilà 10 ans que je rêve ... Le développement Delphi quant à lui se porte bien: d'après les analyses financières, c'est Delphi qui est la vache à lait. Ce n'est pas le
vilain petit canard qui serait poussé hors du nid, mais le prince héritier qui partirait avec le coffre. Même à mon modeste niveau, j'ai encore doublé le nombre de visiteurs de mes sites en 2005, et le nombre de formations ainsi que
le développement de projets pour nos clients est en pleine croissance. Historiquement, Borland a toujours "collé au leader": sous DOS, l'éditeur était en mode WordStar, sous Windows, ils ont étendu le langage pour accéder à l'OS,
et actuellement le mode Windows Forms donne accès à ADO.Net et ASP.Net. Nous venons de plonger
dans ces deux univers, qui sont à priori incontournables à terme, Microsoft étant ce qu'il est. Eh bien ici encore, je continuerai à utiliser Delphi, tout simplement parce que : développer avec Delphi coûte moins cher
| |